Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté : l'emploi cadre se dessine entre traditions et innovations

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Actualités et conseils sur les carrières dans le Grand Est
Territoires
Publié le mardi 10 avril 2018
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Ces deux grandes régions de l’Est de la France connaissent la même embellie qu’au niveau national, qui devrait permettre d’embaucher environ 15 000 cadres en 2018. Une perspective qui concerne avant tout les secteurs des services et de l’industrie.

Avec 5,5 millions d’habitants et 150 milliards d’euros de produit intérieur brut, le Grand Est domine la Bourgogne - Franche-Comté (2,8 millions d’habitants et 72 milliards d’euros de PIB). Pour autant, ces deux grandes régions (elles sont respectivement cinquième et sixième par leur superficie) ont de nombreux points communs, parmi lesquels leur proximité géographique, leur caractère frontalier (avec la Suisse, l’Allemagne, le Luxembourg et la Belgique pour la première, avec la Suisse pour la seconde), mais également une économie dans laquelle le poids de l’agriculture (viticulture, céréales, filière bois, élevage…) et celui de l’industrie (transports, mécanique, métallurgie, équipements électriques et électroniques…) surpassent la moyenne nationale. Selon l’étude Les recrutements de cadres en 2017 (Apec), c’est cependant le secteur des services qui domine, avec respectivement 54 et 53 % des embauches réalisées en 2017 dans le Grand Est et en Bourgogne - Franche Comté, suivi de ceux de l’industrie (29 et 32 %), du commerce (10 et 9 %) et de la construction (7 et 6 %).

Emploi des cadres : de l’optimisme et des tensions

Dans ces deux régions, la part des entreprises envisageant d’augmenter leur effectif cadre en 2018 est supérieure de sept points à la part de celles envisageant de le réduire, selon la dernière étude de l’Apec. Une donnée susceptible d’alimenter l’optimisme, même si ces intentions de recrutement se heurtent parfois à la réalité de métiers en tension, faute de profils qualifiés pour pourvoir les postes concernés, dans des territoires qui, en outre, peinent encore à combattre les idées reçues. Quant aux critères auxquels les candidats ont le plus de mal à répondre, on peut par exemple citer la mobilité géographique et la maîtrise des langues étrangères pour les métiers liés au commerce, dans ces régions marquées par les relations économiques transfrontalières. S’agissant des ingénieurs et informaticiens, particulièrement recherchés dans l’industrie et les services, les motifs de tension viendraient plutôt de la spécificité des profils requis. La transformation numérique et la transition énergétique, notamment, créent de nouveaux besoins. Trop peu nombreux, les candidats en adéquation manqueraient en outre d’expertise technique dans les domaines concernés, de connaissances du terrain, mais aussi d’expérience.

Les ingénieurs, profils les plus recherchés

Plus de la moitié des cadres recherchés dans ces deux régions ont entre un et dix ans d’expérience, 30 % des demandes se concentrant sur les profils de un à cinq ans d’expérience. Parmi les métiers d’encadrement qui connaissent les plus grandes difficultés de recrutement dans le Grand Est, la grande enquête 2017 « Besoins en mains d’œuvre » de Pôle emploi mentionne d’abord les ingénieurs et cadres d’étude en R&D dans l’industrie ou dans l’informatique (respectivement 78,2 % et 68,3 % de difficultés de recrutement en 2017), les ingénieurs et cadres des télécommunications (75,5 %), les ingénieurs du BTP, cadres chefs de chantier et conducteurs de travaux (60,4 %), et les ingénieurs et cadres techniques de l’agriculture (61,9 %). L’année dernière, les employeurs de Bourgogne-Franche Comté ont, quant à eux, surtout manqué de cadres de l’hôtellerie et de la restauration (89,8 %), de cadres des magasins (84,5 %), d’ingénieurs du BTP, cadres chefs de chantier et conducteurs de travaux (67,9 %), d’ingénieurs et cadres de la logistique, du planning et de l’ordonnancement (67,1 %) et d’ingénieurs et cadres d’études en R&D (58,3 %).

PSA, premier employeur privé

Dans un tissu manufacturier spécialisé dans la fabrication d’équipements et de machines, la métallurgie, l’industrie du bois ou les industries agroalimentaires, l’automobile occupe une place à part et assure plus de 100 000 emplois directs entre Grand Est et Bourgogne - Franche Comté. Avec sept sites de production, le Groupe PSA est le premier employeur privé des deux régions. À ses côtés, citons aussi les usines Smart à Hambach, Bugatti à Molsheim, Iveco et Fiat Powertrain Technologies à Bourbon-Lancy ainsi que tous les équipementiers qui collaborent à cette industrie, très gourmande en cadres et confrontée aux défis des véhicules du futur : baisse des émissions polluantes, conduite autonome, services connectés… Créé en 2005, le pôle Véhicule du futur accompagne l’industrie automobile d’Alsace et de Franche-Comté dans cette course à l’innovation et compte parmi ses missions celle d’attirer les jeunes talents. Ce pôle s’ajoute aux huit autres pôles de compétitivité répartis entre Grand Est et Bourgogne - Franche Comté, confirmant le dynamisme de ces deux régions en matière d’innovation.

Neuf pôles de compétitivité

Les deux grandes régions de l’Est bénéficient d’un nombre important de pôles de compétitivité, mis en place depuis 2005 : pôle Industries et Agro-ressources, référence européenne sur les agroressources et leur transformation industrielle. www.iar-pole.com ; le pôle Alsace Biovalley, accélère la croissance industrielle des entreprises de la filière vie-santé. www.alsace-biovalley.com ; le pôle Véhicule du futur anticipe les besoins de la filière du marché de la mobilité. www.vehiculedufutur.com ; le pôle Materiala assure l’interface entre recherche et monde industriel dans la filière des matériaux. www.materalia.fr ; le pôle Fibres Energivie, dédié aux matériaux et aux bâtiments durables. www.fibres-energivie.eu ; le pôle Hydreos accroît les performances du tissu économique local dans les métiers de l’eau. www.hydreos.fr ; le pôle Microtechniques fédère et accompagne les entreprises ayant des savoir-faire microtechniques. www.polemicrotechniques.fr ; le pôle Vitagora fait de l’innovation un levier de croissance pour attaquer des marchés agroalimentaires à haute valeur ajoutée. www.vitagora.com ; le pôle Nuclear Valley favorise l’innovation et les formations, et développe les synergies dans l’industrie du nucléaire. www.nuclearvalley.com