RHENATIC, CLUSTER DU NUMERIQUE

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Actualités et conseils sur les carrières dans le Grand Est
Filière et métiers
Publié le mardi 10 avril 2018
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Créé en 2006, initialement pour accompagner la transformation digitale des entreprises, le cluster du numérique Rhénatic a depuis évolué, au point de devenir un acteur clé de l’économie régionale.

Depuis sa création en 2006, le cluster Rhénatic s’est étoffé et son cadre s’est quelque peu élargi et enrichi en fil des ans : « Nous fédérons les entreprises alsaciennes du numérique pour qu’elles travaillent ensemble autour de cinq grandes compétences que sont le Big Data, la cybersécurité, le cloud, le Web et le marketing 3.0 et enfin l’internet des objets, explique Patricia Bonin, chef de projet de Rhénatic. Nous opérons ainsi sur trois types de marchés : l’industrie du futur, le commerce de demain et la silver économie. Nos missions sont également au nombre de trois : maintenir les membres au meilleur de leur expertise, accompagner la transformation numérique et renforcer l’attractivité du territoire tout en créant de la valeur. » Aujourd’hui, le cluster représente environ 2 000 emplois, liés notamment aux gros moteurs que sont ES Energies (Electricité de Strasbourg), la Caisse d’Épargne Alsace, Divalto, 2CRSI, Atheo Ingénierie, OCI Informatique Thurmelec ou encore Systancia. « Nous sommes désormais financés pour moitié par la Région Grand Est, avec laquelle nous travaillons étroitement, et nous comptons une petite centaine d’adhérents à ce jour, poursuit Patricia Bonin. Si nous pensons pouvoir en atteindre deux cents d’ici un ou deux ans, notre objectif n’est pas de grossir à tout prix mais de nous concentrer sur les acteurs majeurs du numérique et sur leurs compétences plutôt que sur le nombre. » Dans cet esprit, des actions très concrètes sont menées depuis 2016, visant à la détection de projets ou de futures pépites du numérique.

Des objectifs à court terme

Pour accroître le développement des entreprises du secteur, Rhénatic s’est totalement investi en participant, avec le Syntec Numérique, à la création de l’association Numeric’Emploi Grand Est. Objectif affiché : combler les besoins des entreprises. « Ce dispositif vise à promouvoir les compétences du numérique déjà disponibles dans le Grand Est, et notamment des personnes en recherche d’emploi, aux besoins des entreprises. En clair, Numéric’Emploi vise à mettre en relation et faire correspondre les offres et les demandes. » À ce jour, les métiers en tension sont, par exemple, ceux qui touchent aux smart cities, à la cybersécurité et aux IT. Autre projet du cluster alsacien du numérique : la participation au programme InterReg Upper Rhine 4.0 : « Depuis octobre 2017, nous sommes engagés dans ce projet transfrontalier. C’est un programme ambitieux sur trois ans, qui englobe de nombreux participants d’horizons très divers : institutionnels, universités, clusters d’entreprises, CCI, etc. L’objectif est de mettre en place une plateforme gratuite qui favorise les échanges et le travail commun des entreprises du bassin rhénan, sans que les frontières posent problème. Nous sommes également partie prenante des actions de la French Tech Alsace. » En juillet 2016, neuf réseaux thématiques de la French Tech ont été créés en France, dont trois impliquant des acteurs du numérique dans le Grand Est : la HealthTech, réseau consacré à l’innovation dans le domaine de la santé, l’IoTManufacturing, dédié à l’internet des objets et à l’industrie du futur, et FinTech, qui s’intéresse aux outils et innovations numériques dans la finance.

L’INDUSTRIE DU FUTUR EN QUESTION

« Favoriser et accélérer la constitution et la consolidation d’écosystèmes qui servent les enjeux des grandes filières industrielles », telle est la vocation du Salon Industries du Futur, organisé à Mulhouse. Porté, entre autres, par le cluster Rhénatic, l’événement réunit des acteurs français, allemands et suisses (grands groupes, ETI, PME, établissements de recherche, start-up, etc.). « Après la réussite de la dernière édition, en juin 2017, nous soutenons plus que jamais cette manifestation et serons ravis de contribuer à la prochaine édition, les 20 et 21 novembre prochains », confirme Patricia Bonin, chef de projet de Rhénatic. Ce salon se veut le relais de la quatrième révolution industrielle en cours et aborde des sujets majeurs comme la modernisation de l’outil de travail, le bouleversement de la chaîne de valeurs et des modèles de production, ainsi que leur impact sur le business model. Dans cette même dynamique, Rhénatic met en place d’autres manifestations destinées à faire bouger les lignes, comme des hackathons, des « workshops immersion 4.0 » ou encore le salon Sireen, dédié aux professionnels, et dont la première édition, en octobre 2017, a consisté en un parcours de démonstrations de solutions numériques.

Interview

OLIVIER CATHERIN
CEO et Co-founder d’Actinvision

« Nous sommes spécialistes du domaine de la Data, de la récupération des données à leur utilisation. Nous travaillons aussi bien avec la France qu’avec l’international, mais nous sommes confrontés à une forte problématique de recrutement. Aujourd’hui, la Data est un domaine qui fait le buzz et ses spécialistes peuvent être recrutés pour des salaires exorbitants. Cela crée un bulle spéculative. Nous sommes soit face à des profils junior aux prétentions salariales trop élevées, soit face à des seniors dont les prétentions sont moindres, mais qui n’ont pas les compétences nécessaires ou plus l’envie de les exploiter. Face à cela, nous nous battons pour recruter le plus efficacement possible. Les canaux traditionnels ne fonctionnent plus sur ce type de poste, donc nous travaillons sur les réseaux et communautés auxquels nous appartenons. On intervient aussi dans les écoles pour aller y chercher les talents, on organise des sessions de formations gratuites pour tenter d’éveiller les vocations et enfin, nous nous sommes associés au Syntec Numérique pour créer une formation Data Scientist. Tout cela n’est pas suffisant et nécessite un investissement financier et humain trop important. Il faudrait, comme cela se fait ailleurs dans le monde, des subventions pour créer des Data Schools dans lesquelles, pendant six mois, des personnes sont formées de manière intensive. Ce serait sans doute la solution la plus efficace pour alimenter le marché. Nous recrutons régulièrement et nos métiers ne connaissent pas la crise. »

Les entreprises du numérique en Alsace

  • 2046 établissements
  • 12 507 salariés
  • 68,9% des effectifs situés dans le Bas-Rhin
  • 42% des salariés concentrés dans 20 entreprises
    (source : CCI Alsace, 1er janvier 2018)